WRC

LES PREMIERS RALLYES DE SÉBASTIEN OGIER AVEC TOYOTA

AU VOLANT DE LA TOYOTA YARIS WRC QU’IL DÉCOUVRE AU MONTE-CARLO, SÉBASTIEN OGIER MONTRE DÉJÀ DES SIGNES D’ADAPTATION PROMETTEURS. CONTRAINT DE LÂCHER SON TRÔNE EN PRINCIPAUTÉ, LE GAPENÇAIS FAIT PREUVE ENSUITE DE PRUDENCE EN SUÈDE OU LES CONDITIONS NE SONT CLAIREMENT PAS AU RENDEZ-VOUS.

Textes Arnaud Guygrand | Photos Arnaud Guygrand/Jean-Loup Pontet, SCD/Jo Lillini & DR/TGR – Rallyes Magazine N°289

EN MANQUE D’AUTOMATISMES

Déterminé à reconquérir sa couronne mondiale après l’échec subi l’an passé, Sébastien Ogier espère déjà poursuivre son impressionnante série de victoires en WRC à Monaco, débutée en 2014 avec la Polo et entretenue depuis avec la Fiesta et la C3: « Le Monte-Carlo est un rallye très spécial pour moi. Il passe près de la maison et c’est toujours un grand défi .» Rapidement en phase avec des sensations retrouvées, le pilote Toyota se retrouve premier leader et reste sur le podium tout au long du week-end. Il s’attache au maximum à ne commettre aucune erreur dans les conditions toujours aussi changeantes et piégeuses des spéciales alpines. Le Français ne peut cependant pas résister à un Neuville des grands jours, en parfaite osmose avec une i20 WRC n’ayant plus aucun secret pour lui et animé d’une véritable furie lors de la dernière matinée tracée autour du col du Turini. Malgré ce 2e rang suscitant une pointe d’amertume, le niveau de performances est satisfaisant avec la bagatelle de quinze chronos signés dans le Top 3 sur seize possibles: « Une 2e place pour notre première course avec la Yaris, c’est prometteur car mes sensations derrière le volant ont été positives. La performance est là et le potentiel de la Yaris WRC est indéniable. Il est bien sûr frustrant de voir notre série de victoires prendre fin sur cette épreuve mythique du Championnat, mais, dans l’ensemble, c’est un très bon résultat pour débuter la saison et c’est ce qu’il faut retenir. » Il met le doigt sur les détails qui ont sûrement fait la différence lors de cette course d’ouverture: « Je ne connaissais pas assez bien la voiture pour pouvoir me lâcher un peu plus, je n’étais pas parfaitement à l’aise pour prendre tous les risques. Quand tu ne sens pas les choses, il vaut mieux ne pas forcer. Ce n’était que notre première course avec la Yaris dans laquelle je manque encore d’expérience.»

L’équipage doit encore découvrir quelques subtilités de la Yaris.

Les supporters sont toujours là dans le Champsaur!

“ IL FAUT GARDER EN TÊTE QUE LE CHAMPIONNAT EST ENCORE LONG ET QUE NOUS LE DÉBUTONS SUR DES BASES SOLIDES.’’

Voir Sébastien Ogier les traits marqués et transpirant est une image rare.

«JE N’AI PAS RÉUSSI À ME LÂCHER»

Habitué à ouvrir la route en Suède, le sextuple champion du monde se retrouve, cette fois, dans une position différente (2e) pour cette deuxième manche disputée dans des conditions tristement printanières, transformée en un sprint de neuf spéciales pour à peine 148 km chronométrés. Adoptant un rythme prudent avec des pneus cloutés inadaptés pour la terre, fortement présente, le Gapençais cède une quinzaine de secondes aux hommes de tête dès la première journée. Un écart certes faible, mais qui se révèle un gouffre sur un parcours aussi amputé en longueur. « Notre week-end n’est pas mauvais, mais, dans ces conditions, je n’ai pas réussi à me lâcher totalement et j’ai plutôt roulé avec ma tête », admet-il.
Accroché au podium jusqu’à une dernière journée réduite à peau de chagrin avec un unique passage dans une Power Stage plus galloise que scandinave, le Français voit son équipier Kalle Rovanperä lui subtiliser la dernière marche du podium à quelques encablures de l’arrivée. « Kalle a osé prendre des risques dans des conditions peu évidentes pour tout le monde et ça a payé ! Pour ma part, je n’ai pas voulu trop en faire et ça m’a peut-être coûté le podium. Même si cette 4e place n’est pas ce que nous venions chercher, cela reste, globalement, une bonne opération dans le cadre du Championnat. Les sensations sont bonnes dans la voiture. Il faut garder en tête que le Championnat est encore long et que nous le débutons sur des bases solides. »
Troisième à cinq points du duo Evans-Neuville, Ogier garde à l’esprit l’enchaînement de huit rallyes sur terre, du Mexique, en mars, jusqu’à la Turquie, programmée en septembre. L’objectif est maintenant de hausser le rythme au volant de la Yaris WRC dans laquelle il manque encore d’automatismes.

Rallyes Mag #289

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