NOUVEAUTÉ À VENIR
L' A110 EN RALLYE : LE RETOUR TANT ATTENDU
On en parle depuis 2017 et la présentation de l’A110. Finalement, la voiture et son programme sportif en rallye seront dévoilés dans les semaines à venir. Un retour attendu vers le plus glorieux des passés.
Textes Frédéric Dart & Pascal Dro | Photos DR, DPPI – Rallyes Magazine N°285
À L’IMAGE DE TOUS LES PASSIONNÉS, NOUS AVONS TOUS HÂTE DE REVOIR LE NOM D’ALPINE BRILLER SUR LES SPÉCIALES !
Bien sûr, les plus anciens fans de rallye ont encore tous des étoiles dans les yeux lorsque l’on prononce le nom d’Alpine. Le constructeur Jean Rédélé, rallyman de talent à ses débuts, avait créé ses autos comme des sportives destinées aux rallyes, empruntant même le patronyme d’une épreuve mythique pour baptiser son entreprise. Si bien que, dès que les Alpine se sont mises à briller sur les pistes et les routes de France, puis d’Europe, puis du monde entier, Alpine est devenue, pour la terre entière, synonyme de rallye. Terre, neige, glace, asphalte… Les berlinettes et autres A310 ont écrit quelques-unes des plus belles pages de l’Histoire des rallyes avec, notamment, ce titre de Champion du Monde des Constructeurs, conquis de haute lutte en 1973. Lors de sa présentation, en mars 2017, la nouvelle A110 tant attendue a laissé en suspens la question de son avenir en rallye. C’est vers le circuit qu’elle a d’abord été orientée. Heureusement, durant le second semestre de cette année 2019, les concurrents et observateurs de cette discipline que nous aimons tant seront, à leur tour, comblés. Alpine dévoilera, dans les semaines à venir, une version de rallye à deux roues motrices de son A110, développant près de 300 ch. Dérivée de l’A110 Cup, elle se destinera principalement aux épreuves sur asphalte et aux pilotes recherchant un produit performant, plaisant et facile à prendre en main. « L’A110 Cup et l’A110 GT4, véhicules performants, fiables et accessibles, ont trouvé leur public. Ce succès était un prérequis pour revenir en rallye, discipline profondément ancrée dans notre ADN », a déclaré Régis Fricotté, directeur commercial et compétitions d’Alpine. En collaboration avec les équipes dieppoises, Signatech, déjà en charge des A110 GT4 et Cup, s’est vu con fier la conception, le développement et la commercialisation de cette A110 de rallye, attendue pour le dernier trimestre 2020. Préparez vos chéquiers : les réservations ont déjà commencé !
Certains éléments de la Cup, tels le pédalier, les freins et la console centrale, devraient être adaptés.
Le moteur est annoncé à 300 ch.
LE CALENDRIER DE L’ALPINE « RALLYE »
DEUXIÈME-TROISIÈME TRIMESTRE 2019
Homologation et catégorisation (RGT probablement) en discussion avec la FFSA et la FIA.
Conception.
SEPTEMBRE 2019
Annonce du cahier des charges technique et du prix de cette version de rallye.
Disponibilités à la vente.
QUATRIÈME TRIMESTRE 2019
Tests de développement.
Premières productions.
FIN 2019-DÉBUT 2020
Premières livraisons, d’abord en France, puis en Europe.
JANVIER 2020
Débuts au Monte-Carlo ?
2020
Programme compétition clients en RGT dans les épreuves nationales et internationales avec admissions nationales et/ou sous forme d’une coupe avec des épreuves nationales et européennes. Annonce attendue pour septembre.
LA CONCURRENCE
L’Alpine A110 de rallye a, d’ores et déjà, des adversaires sur les spéciales asphaltées.
INTERVIEW
RÉGIS FRICOTTÉ, DIRECTEUR COMMERCIAL ET COMPÉTITIONS D’ALPINE
L’ADN de la marque
L’HOMME EST EN CHARGE DES DESTINÉES COMMERCIALES DES ALPINE EN COMPÉTITION. APRÈS LES DEUX PREMIERS ÉTAGES DE LA FUSÉE LA CUP ET LE GT4 , LE DOSSIER QUI OCCUPE LE DEVANT DE SON BUREAU EST CELUI DES RALLYES. RÉGIS FRICOTTÉ FAIT LE POINT, À QUELQUES SEMAINES DE L’ANNONCE DE CE QUE SERA L’AVENIR D’ALPINE EN RALLYE.
C’est une question qui ne date pas de 2017, mais bien de 2015 et des toutes premières rumeurs annonçant la renaissance d’Alpine : le marketing et la commercialisation des nouvelles Alpine s’appuieront-ils, comme il y a cinquante ans, sur des programmes concomitants en rallye ? La réponse a été négative. Mais le sport automobile devait, malgré tout, rester un vecteur du redéploiement de la marque.
Le passage d’Alpine par la case « rallye » était-il inéluctable ?
Je ne sais pas mais, en tout cas, les rallyes font véritablement partie de l’ADN de cette marque. Et cette question des rallyes était latente depuis la renaissance d’Alpine en 2017.
Comment cela se traduisait-il ?
Demandes des clients, des pilotes et des temps, sur des salons, par le réseau… Mais ce n’était, cependant, pas une demande pressante et encore moins la demande la plus entendue, comme les gens du milieu du rallye l’imaginent.
Pourquoi avoir attendu trois ans ?
Pour des raisons pratiques. Avec Philippe Sinault, de Signatech, nous avons convenu qu’il serait plus pragmatique, dans un premier temps, de créer et d’avoir une version de circuit. Une fois que les Alpine courraient à nouveau, nous nous pencherions sur le sujet des rallyes. C’est aujourd’hui le cas.
Où courra-t-elle ?
Je pense que sa première sphère d’évolution sera centrée sur la France. Bien sûr, si d’autres pays veulent faire courir des Alpine, nous leur répondrons positivement. Mais la situation en rallye est différente de ce qu’elle est en circuit, où la Cup est très internationale.
Sera-ce une Cup en rallye ou une auto pour disputer des épreuves de championnats existants ? Ou les deux ?
(Rires) Ces informations seront données à la rentrée. Ce que je peux déjà vous dire, en tout cas, c’est que les débutants et les amateurs pourront disputer de belles épreuves routières, en France et ailleurs. Et ils pourront, à nouveau, compter sur l’assistance à la fois technique et sportive de Signatech, qui met toujours tout le monde dans les meilleures conditions possibles.
Quand pourra-t-on piloter une Alpine en rallye ?
Dès le début de la saison 2020.
Peut-on déjà acheter ou réserver une auto ?
Oui, des réservations ont d’ailleurs déjà été faites auprès de Signatech. Quant aux pays ciblés, les cultures du rallye variant chez les uns et les autres, je pense que nous les laisserons venir, sans nous fixer d’objectifs… Mais elle sera tout même assez centrée, dès ses débuts, sur la scène du rallye français.
LES DÉBUTANTS ET LES AMATEURS POURRONT DISPUTER DE BELLES ÉPREUVES ROUTIÈRES, EN FRANCE ET AILLEURS, ET COMPTER SUR L’ASSISTANCE À LA FOIS TECHNIQUE ET SPORTIVE DE SIGNATECH.
JEAN-CLAUDE ANDRUET
EX PILOTE D’USINE ALPINE, CHAMPION DU MONDE DES RALLYES AVEC ALPINE EN 1973
« JE RÊVE DE COURIR À NOUVEAU EN ALPINE »
LÉGENDE DES RALLYES MONDIAUX, PILOTE AU TALENT ET À LA VISTA INTACTS, JEAN CLAUDE ANDRUET A PILOTÉ UNE VERSION ASPHALTE DE L’A110 AU PRINTEMPS. POUR LUI, LE DOUTE N’EST PAS PERMIS…
Il court aujourd’hui en Ferdinand Cup, sur des Porsche anciennes et, à l’occasion – mais trop peu à son goût -, sur des rallyes historiques. Jean-Claude Andruet, vainqueur des plus grands et des plus difficiles rallyes au monde, parle de cette Alpine de route et de sa version de rallye avec des trémolos dans la voix.
Comment vous êtes-vous retrouvé harnaché dans une Alpine A110 en ouverture d’un rallye ?
C’est à l’initiative de Guillaume Pierre, le brillant patron du Centre Alpine de Villefranche-sur-Saône, que je me suis retrouvé au volant. Je crois qu’il est le plus gros vendeur d’Alpine aujourd’hui. Il m’a invité à faire l’ouverture au Rallye des Vignes de Régnié et aux Vins de Mâcon.
Et ?
J’ai adoré cette voiture ! (rires) Bien sûr, il ne s’agissait pas d’une version de course, mais d’un modèle doté de gros freins qui ont tenu le choc sans broncher durant tout le week-end.
Et la voiture elle-même ?
Un régal : on s’y sent en sécurité, elle réagit au doigt et à l’œil et demeure d’une facilité déconcertante à piloter.
Vous avez roulé vite ?
Oui. Pour être tout à fait exact, j’ai bombardé comme un gamin et nous nous sommes régalés sur des petites routes étroites géniales. Souvent, nous allions très vite. Benjamin Pierre, qui était à côté de moi, pourra vous le raconter ! (rires)
Une lointaine parenté avec l’A110 que vous avez connue ?
Dans le regard des gens, c’est clair. Tout le monde l’aime, pose des questions et vous encourage. De l’intérieur, en revanche – et heureusement -, elle est beaucoup plus confortable et vous n’avez plus les pieds de travers. On se sent très en sécurité à bord, ce qui n’était pas le cas de la précédente.
Et l’esprit Alpine des années 1960 et 1970 ?
Je pense que si l’on parle de course automobile, cette version, avec 250 ch, pourra battre des autos bien plus puissantes. C’est bien là l’esprit Alpine, non ? C’est bien ainsi que nous battions les Porsche, Lancia et consorts dans le monde entier.
CETTE VERSION, AVEC 250 CH, POURRA BATTRE DES AUTOS BIEN PLUS PUISSANTES. C’EST BIEN LÀ L’ESPRIT ALPINE, NON ?
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